Droits refusés aux femmes : un aperçu des inégalités persistantes
La statistique claque comme un avertissement : dans plus de cent pays, la loi continue de dresser des barrières devant les femmes. Accès restreint à certains métiers, droits de propriété inégaux, libertés de déplacement sous condition masculine. L’écart salarial mondial, lui, ne bronche plus depuis une décennie, malgré les discours prometteurs et les plans d’action annoncés à grand renfort de communication. La pandémie de COVID-19 a mis un coup d’arrêt brutal à la progression des droits économiques et sociaux des femmes, un constat appuyé par de nombreux rapports internationaux.Les écarts s’étendent bien au-delà du monde du travail. Accès aux soins, à l’école ou à la représentation politique : chaque secteur révèle ses propres angles morts. Les systèmes de protection contre les violences sexistes restent largement défaillants dans de nombreux pays, laissant des millions de femmes exposées à des risques permanents.
Plan de l'article
Des droits fondamentaux encore inaccessibles pour de nombreuses femmes dans le monde
Regardons les faits. Accès à l’éducation, autonomie sur son propre corps, protection contre les violences : pour des millions de femmes, ces droits relèvent davantage du vœu pieux que de la réalité. Selon le dernier rapport de l’ONU Femmes, plus de 2,4 milliards de femmes en âge de travailler ne disposent toujours pas des mêmes droits économiques que les hommes. Malgré la mobilisation d’associations et d’organisations internationales, la situation reste gravement préoccupante dans nombre de régions.
Quelques chiffres pour mesurer l’ampleur des inégalités :
- Moins d’une femme sur deux participe au marché du travail à l’échelle mondiale, pendant que près de trois hommes sur quatre occupent un emploi.
 - Chaque année, 12 millions de filles sont mariées avant 18 ans, souvent sans avoir pu donner leur avis.
 - L’accès à la justice pour les victimes de violences sexistes et sexuelles reste limité : 49 pays ne disposent d’aucune législation spécifique contre les violences domestiques.
 
La discrimination infiltre aussi les droits civiques. Dans 19 pays, la loi encadre encore strictement les déplacements des femmes : voyager, choisir son lieu de vie ou ouvrir un compte bancaire, tout cela peut exiger l’autorisation d’un homme. Les femmes victimes de violences conjugales restent trop souvent entravées par la peur, les pressions sociales et des procédures lourdes qui découragent d’agir.
La jeunesse féminine, elle aussi, fait les frais de ces inégalités. Un grand nombre de jeunes filles n’accèdent toujours pas à l’enseignement secondaire, enfermant les générations futures dans un cercle vicieux. Les conséquences d’un mariage imposé à l’adolescence scellent très tôt les perspectives d’autonomie, perpétuant la précarité et l’impuissance. Chaque statistique rappelle que, pour des millions de personnes, l’égalité femmes-hommes reste une notion lointaine.
La pandémie de COVID-19 : un facteur aggravant des inégalités de genre
Le choc social déclenché par la pandémie n’a épargné personne. Mais pour les femmes, le coût s’est payé au prix fort. La fermeture des écoles et des crèches a placé le fardeau de l’organisation familiale presque exclusivement sur leurs épaules, apportant son lot de stress et de surcharge mentale. En 2021, d’après l’ONU Femmes, près de 60% des femmes affirmaient prendre en charge la majorité, sinon la totalité, des tâches domestiques et parentales. Résultat : plus de précarité, et des inégalités qui s’ancrent.
La sphère professionnelle n’a pas été épargnée. Les emplois dits « de première ligne », caissières, aides-soignantes, agentes d’entretien, sont largement féminisés. En France, les femmes occupent 70% de ces postes. Ces métiers essentiels, fortement exposés pendant la crise, restent souvent peu rémunérés et reconnus à peine à leur juste valeur. La pandémie a donc amplifié la vulnérabilité économique de millions de travailleuses, tout en amplifiant la visibilité des écarts persistants.
Quelques réalités concrètes viennent illustrer cette aggravation :
- Le recours massif au chômage partiel et les suppressions de postes ont particulièrement frappé les secteurs employant majoritairement des femmes.
 - Les signalements de violences sexistes et sexuelles se sont envolés pendant le confinement : en France, le nombre de demandes d’aide a grimpé de 30% sur les plates-formes dédiées.
 
La pandémie n’a donc pas seulement révélé les inégalités de genre : elle les a aggravées, entraînant un repli de l’autonomie et une montée des incertitudes pour de nombreuses femmes. Les défenseurs des droits restent vigilants, conscients que ce retour en arrière demande d’intensifier la mobilisation.
Quels leviers pour renforcer l’égalité et encourager l’engagement de chacun ?
Pour avancer réellement vers l’égalité, il faut une dynamique collective. Ce combat traverse les territoires politique, professionnel, éducatif et familial. En France, les lois sur la parité existent, mais dans les faits, la progression s’opère lentement. Les associations au service des femmes sont de véritables piliers : elles apportent conseil, accompagnement, alertent sur les discriminations, réclament des mesures concrètes là où les chiffres rappellent l’urgence.
Voici quelques leviers collectifs pour faire avancer les droits :
- La mobilisation lors de la journée des droits des femmes, chaque année le 8 mars, structure de puissants rassemblements et met la pression sur les décideurs.
 - Les réseaux engagés pour la cause féminine obtiennent des avancées de terrain : votes de nouvelles lois, création de lieux d’accueil, campagnes d’écoute et de sensibilisation.
 
Le changement profond réside dans l’engagement quotidien. Former à l’égalité dès l’école permet de sortir des stéréotypes, d’ouvrir l’horizon des filles et d’encourager leur présence dans chaque secteur. L’implication active des hommes compte aussi : remettre en question les comportements discriminants accélère le mouvement d’ensemble.
Chacune et chacun a un rôle à jouer, qu’on soit une institution, une entreprise ou un média. Valoriser parcours et initiatives féminines, rendre visibles les expertises, multiplier les exemples inspirants, c’est permettre à d’autres de se projeter et d’oser pousser la porte. Sur le terrain, les projets associatifs et les actions locales ouvrent la voie, créant des modèles qu’on voudrait voir se multiplier ailleurs.
L’égalité femmes-hommes ne se décrète pas en un jour, ni sur une ligne droite. Mais chaque victoire, même modeste, vient ébranler les murs trop longtemps acceptés et prépare la scène pour une société où les droits des femmes ne seront plus jamais des promesses en attente.
            