L’autohypnose pour réduire les douleurs de l’accouchement

L’autohypnose pour un accouchement sans douleur ?


“Selon les lois de la physiologie, toutes les fonctions naturelles et normales du corps sont accomplies sans péril et sans peine. Donner naissance est une fonction naturelle et normale pour les femmes et bébés en bonne santé. Ainsi, on peut donc affirmer que les femmes en bonne santé qui portent des bébés en bonne santé peuvent donner naissance sans danger et sans douleur.”
Dr. Jonathan Dye, 1891

L’influence de notre culture

Est-ce qu’un accouchement doit forcément être douloureux ?

C’est en tout cas ce qui nous est véhiculé par notre culture. Déjà la bible dictait “Tu enfanteras dans la douleur, j’augmenterai tes souffrances et tes peines” (verset 16 chapitre 3 de le Genèse). Les médias nous montrent des images et récits de femmes allongées qui se crispent et crient de douleur et le vocabulaire de la naissance est empreint d’images négatives. On parle de contractions, de complications, de poussées, etc.

Et pourtant, il ne fut pas toujours ainsi, et encore de nos jours il y a des femmes qui accouchent très facilement et sans douleur. Comment cela se fait-il ?

La peur engendre la douleur

Au début du XXe siècle, le gynécologue américain Dick-Read a voulu comprendre pourquoi certaines femmes accouchent dans la souffrance alors que d’autres accouchent en toute sérénité. À la suite d’années de recherche et d’observation d’accouchements de femmes de toutes classes sociales et de différentes cultures, il élabora sa théorie nommée peur/tension/douleur qui veut que lorsque la peur est absente, la douleur l’est également (‘Natural Childbirth’ 1993).

Selon lui, la peur cause de la tension dans le corps, particulièrement au niveau de l’utérus, et celle-ci inhibe le processus naturel de la naissance et le prolonge, causant de la douleur.

L’influence de la peur sur les hormones

La douleur est normalement inhibée par la sécrétion d’endorphine, cet analgésique naturel du corps qui est produit pendant la naissance et qui favorise un état d’apaisement chez la maman. En court-circuitant le néocortex (cerveau rationnel), l’endorphine permet à la femme d’activer son cerveau primitif, celui qui sait accoucher.

L’ennui c’est que la peur et le stress provoquent la production d’adrénaline, détournant l’afflux sanguin de l’utérus vers les membres utiles à la fuite et au combat, ce qui diminue son oxygénation et son efficacité. Cela abaisse également la production d’ocytocine, responsable du bon déroulement de l’accouchement. Des sensations douloureuses en découlent.

La peur serait donc à l’origine d’un cercle vicieux qui aboutirait à la douleur. L’observation de toutes les peurs associées à la naissance chez les femmes enceintes nous fait comprendre pourquoi l’enfantement dans la douleur est devenu une normalité dans notre culture… difficile de mettre de côté ces émotions qui nous habitent et qui sont des fois profondément ancrées.

Pour diminuer la douleur de l’accouchement, les femmes ont le choix  entre contourner la douleur elle-même (césarienne, médication, ne pas avoir d’enfant …) ou se libérer de la peur source de douleur.

Se libérer de la peur

Comme nous l’avons vu, il semble être important de se reconnecter avec la partie ancestrale de notre être (cerveau primitif) qui sait parfaitement comment enfanter facilement et en douceur depuis la nuit des temps. Il suffirait donc de refaire confiance à notre corps et au processus naturel de l’accouchement.
Mais comment faire ?

Il est primordial de se protéger avant et pendant la grossesse des images et récits négatifs qui circulent autour de la naissance pour laisser renaître en nous la confiance en le processus.

Peut-être a-t-on soi-même déjà vécu une naissance difficile (racontée par nos parents) ou un accouchement précédent ne s’est pas bien passé… Comment s’en libérer pour pouvoir aborder cette nouvelle expérience avec un regard neuf ?

Le pouvoir de l’esprit, la visualisation

La peur peut donc déranger le corps et interrompre le processus naturel de l’enfantement. La bonne nouvelle c’est que le contraire est également vrai : la pensée positive et la relaxation peuvent aider le corps à augmenter sa capacité à donner naissance naturellement. De nombreuses études, dont les travaux de Dr. Bruce Lipton, ont démontré l’influence qu’a l’esprit sur les changements cellulaires dans les tissus.

Pendant l’autohypnose, le cerveau reçoit des images d’une vision sensorielle spécifique qui semble tellement réelle qu’elle s’imprime telle une expérience réelle dans la mémoire du subconscient. Les entraîneurs sportifs de haut niveau incorporent régulièrement ces techniques à leurs programmes pour atteindre l’objectif voulu.

L’autohypnose avec des suggestions positives

L’autohypnose est donc un outil puissant. On apprend par la relaxation et la respiration à transformer nos angoisses en confiance. Nous intégrons des suggestions positives qui remplaceront petit à petit le vocabulaire négatif. Une “contraction” devient une “vague” ; une “douleur” devient un “inconfort” ou plus précisément “une pression”, etc. Si vous apprenez à utiliser ce nouveau vocabulaire dans votre quotidien, vous augmentez vos chances d’accouchement sans peur : chaque mot a une signification profonde et est intimement lié à des images et des sensations en nous.

Et si l’hypnose pouvait remplacer la péridurale ?

C’est en tous cas ce que prônent celles qui ont eu l’occasion de la pratiquer pendant leur accouchement. Cette pratique récente et encore méconnue a fait ses preuves et fait à présent son entrée dans les salles d’accouchement. Le corps médical s’y intéresse de plus en plus. À l’hôpital Robert Debré, à Paris, des sages-femmes de la maternité sont formées à cette pratique. À Strasbourg, Rouen, Rennes ou encore Toulouse, certaines maternités ont également intégré l’hypnose à leurs pratiques.

Quelques chiffres :

Des études menées dans le monde entier montrent que l’utilisation de l’hypnose durant l’accouchement permet de :

  • Réduire le temps de travail (7 h en moyenne pour une première grossesse)
  • Réduire drastiquement l’absorption de médicaments contre la douleur
  • Avoir un score APGAR plus élevé (évaluation de la santé du bébé à la naissance)
  • Réduire les accouchements chirurgicaux (accouchement par césarienne ou par forceps)

Les statistiques suivantes sont basées sur les réactions de 768 mères pratiquant l’autohypnose et ont été réalisées par Natal Hypnotherapy en Grande Bretagne :

  • Le taux de césarienne est de 15 %, comparé à 24 % pour la moyenne nationale britannique.
  • 83,6 % ont trouvé qu’elles étaient très ou extrêmement détendues jusqu’à l’accouchement.
  • 77,4 % se sont senties détendues ou très détendues pendant l’accouchement.
  • 80 % ont senti qu’elles avaient surmonté leur peur et leur anxiété jusqu’à l’accouchement.
  • 80 % se sont senties capables de gérer ou de supporter le niveau de douleur durant l’accouchement.
  • 88 % ont commencé l’accouchement en ayant fortement confiance en les capacités de leur corps à accoucher.

Se préparer efficacement

Les techniques de l’autohypnose s’apprennent… mais pas en un jour. Commencez à pratiquer le plus tôt possible durant votre grossesse. Décidez du temps que vous voulez accorder à vous et votre bébé chaque jour pour vous préparer à donner naissance sereinement. Il est mieux de prendre 10 min par jour que 1 h une fois par semaine. L’important c’est d’être régulier.

D’ailleurs, il semble que le meilleur hypnothérapeute soit le futur papa. Donc pourquoi ne pas apprendre ensemble et renforcer ainsi les liens de la famille ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut