Connaissez-vous la iatrogénie médicamenteuse ?

Connaissez-vous la iatrogénie ?


Iatrogénie (ou iatrogénèse) : ensemble des conséquences néfastes sur l’état de santé individuel ou collectif de tout acte ou mesure pratiqué ou prescrit par un professionnel de santé habilité et qui vise à préserver, améliorer ou rétablir la santé.

En clair, la iatrogénie c’est le dommage que vous cause le traitement médical, même en l’absence d’erreur du médecin.

Il serait la cause de pas moins de 128 000 hospitalisations chaque année en France.

La médicalisation de la naissance

Mon bon sens me dit qu’avec une hygiène de vie adaptée à ma biologie, une nourriture saine, une activité physique régulière et un fort réseau social et émotionnel, mon corps trouvera naturellement son état d’équilibre et de santé. En l’absence donc d’accident ou de traumatisme, je suis une personne en bonne santé, je n’ai pas besoin d’intervention médicale.

Tous mes besoins vitaux, je sais y répondre de moi-même, sans l’aide d’un spécialiste. Heureusement allez-vous me dire… et vous avez bien raison. Vers où irait notre espère s’il en était autrement ?

Et pourtant l’accouchement, cet événement qui a toujours fait partie du processus normal de la vie, est devenu une urgence médicale à traiter. Il n’y qu’à voir les chiffres. En France, en 2010, plus de 80 % des accouchements se font sous analgésie ou anesthésie épidurale, plus de 20 % sont déclenchés par des injections de Pitocin et plus de 20 % se terminent en césarienne. Au cours de leur grossesse, 45 % des femmes ont eu dix visites pré-natales ou plus et 20 % ont eu plus de six échographies.

Mais toutes ces interventions médicales devenues la norme nous ont-elles fait progresser en terme de sécurité et de santé ?

Il est bien sûr difficile de répondre à cette question. Chacun possède ses croyances et il n’existe pas une réponse “objective” unique. Je vous donnerai plus bas mon propre avis personnel. Mais avant, j’aimerais vous parler d’études qui ont été réalisées pour mesurer les risques iatrogéniques, ou effets secondaires non désirés à côté des effets souhaités, de la grossesse et de l’accouchement médicalisés tels qu’on les connaît.

Ce que montre la recherche sur la iatrogénie

La première étude intéressante est l’enquête nationale périnatale de 2010. Elle révèle que 52 % des femmes dont la grossesse est à bas risque ont au moins une intervention obstétricale (travail déclenché, césarienne, extraction instrumentale, épisiotomie). Un chiffre que beaucoup trouvent révoltant et que l’OMS considère comme anormalement élevé.

Par ailleurs plusieurs études comme celle intitulée Les dix étapes de base pour les soins donnés à la mère prouvent que ce qui augmente le plus le risque de complication lors d’un accouchement, c’est lorsqu’il y a intervention médicale pendant une grossesse ou un accouchement qui était destiné à être “normal” (aussi appelé “à bas risque”). Savez-vous par exemple qu’une épidural, cette pratique devenue tellement banale, diminue de 50 % les chances d’accoucher normalement ?

Même des pratiques apparemment aussi inoffensives que le monitoring peuvent changer le cours d’un accouchement. D’après cette étude la pratique du monitoring ne fait qu’augmenter le risque de naissance par césarienne et par forceps, sans apporter de bénéfice réel. Pourquoi donc est-ce encore pratiqué ?

D’ailleurs même sans parler d’intervention, l’environnement hospitalier en lui-même peut déclencher une réaction contre-productive du système nerveux parasympathique. Un environnement étranger tel que l’hôpital, avec des personnes et des odeurs étrangères, a tendance à ralentir le travail et à le rendre plus difficile.

D’après moi, une grande partie des interventions médicales qui sont aujourd’hui pratiquées ont en réalité plus d’effets négatifs que positifs sur les personnes qui les subissent. Je pense que malheureusement le système est ainsi fait que les professionnels de la santé ont pour obligation d’appliquer des procédures standardisées pour chaque cas qui s’écarte un tant soit peu de ce qui est attendu. Peu importe si ce qui est attendu correspond à la femme qui accouche…

De plus, beaucoup d’interventions sont déterminées en fonction de l’emploi du temps du praticien au lieu de l’être en fonction de la parturiente. Et enfin, derrière l’augmentation de toutes ces interventions, ce sont surtout d’importants intérêts économiques.

Comment l’évite t-on ?

Mon conseil pour diminuer les risques de iatrogénie est de vous INFORMER et de vous PRÉPARER afin de réellement CHOISIR votre accouchement.

Créez votre projet de naissance et aller le présenter en amont à l’équipe médicale qui vous accompagnera lors de votre accouchement. Cela vous permettra à la fois de sonder vos accompagnants et de leur faire prendre connaissance de vos souhaits. Ils vous traiteront ainsi plus comme une personne qui a ses besoins propres (ou parfois comme une emmerdeuse… mais ça ce n’est pas votre problème : ce n’est pas à vous de culpabiliser de ne pas vouloir être considérée comme un numéro !).

Faîtes preuve de patience et ne vous laissez pas mettre sous pression. Les professionnels de santé eux sont débordés et impatients. Beaucoup d’interventions médicales pourraient être évitées si les femmes posaient cette simple question à leur obstétricien avant chaque intervention : prendrait-on un risque au niveau de ma santé ou celle de mon bébé à attendre encore un peu que le travail avance avant de faire cette intervention ?

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