Témoignage : La dépression post-partum par Pauline

Dépression post-partum : Témoignage


Aujourd’hui je vous présente un témoignage sur un sujet encore tabou : la dépression post-partum. Pauline a accepté de témoigner sur sa dépression post-partum traversée il y a 4 ans.

Quand et comment a commencé ta dépression post-partum ?

Ma dépression post-partum a commencé lorsque mon fils a eu 2 mois et demi, 1 semaine après la reprise du travail.

La dépression s’installe plus facilement avec la fatigue. Elle prend le dessus à cause d’une faille déjà présente (Petite, j’ai subi de 11 à 14 ans des railleries qui m’ont valu une perte de confiance en moi). Il peut aussi y avoir des facteurs héréditaires.

Lorsque l’on est parent, il est important de se sentir bien pour ne pas répercuter ce mal-être chez ses enfants. Lorsque le cerveau arrête de construire l’hormone du plaisir cela laisse place à l’anxiété, au stress.
 

Quels ont été les premiers signes ?

  • Perte d’intérêt
  • Tristesse
  • Peur de l’inconnu : de ne pouvoir accomplir son rôle de maman
  • Perte d’appétit
  • Pleurs et toutes mes visions en noir
  • Boule au ventre et à la gorge et le fait de ressasser sans cesse la même chose. Ce dernier signe est commun à toutes dépressions lorsque les personnes s’expriment. Ce qui était mon cas.
     

Par quelles étapes es-tu passée ?

  • Tourner en boucle sur les mêmes idées négatives
  • Tendue au cou et au niveau des épaules
  • Fourmillement
  • Peur que tout recommence, de ne plus maîtriser mes émotions.
  • Perte d’appétit
  • Pleurs, vision de tout en noir
     

A quoi ressemblait une journée type pendant ta dépression ?

On peut dire qu’il faut un temps de démarrage le matin et que le soir le système vicieux reprend le dessus car la fatigue l’emporte. Entre les deux j’avais vraiment l’impression de survivre en faisant tout ce que j’avais à faire.

Combien de temps a duré ta dépression post-natale ?

Elle a duré 1 an environ (c’est très difficile à dire car ça évolue chaque semaine).

Comment as-tu fait pour sortir de cette dépression post-partum ?

  • Le Psychiatre qui m’a écouté une vingtaine de minutes et m’a donné un traitement en fonction de mes besoins (1 consultation au début pour la prescription d’un traitement, pris en charge à 100% par la sécurité sociale).
  • Le Psychologue que je voyais régulièrement pour la thérapie : 2 fois / semaine au début puis au fur et à mesure on a espacé les séances. La thérapie a duré 2 ans. (environ 50€ / séance, comme j’avais beaucoup de séances j’ai négocié pour avoir un prix moins élevé 30€). Pour le remboursement des séances cela varie de la mutuelle qu’on a (il faut avancer les frais). Il ne faut pas hésiter à en voir plusieurs si le premier ne prend pas assez au sérieux la dépression post-partum. Il faut être à l’aise.
  • Le Pédopsychiatre et son équipe de visite à domicile : afin de gérer la relation entre la mère et l’enfant. (pris en charge à 100 % avec une ordonnance).
  • L’Acupuncture, homéopathie, puis j’ai pris des anxiolytiques pour calmer mes angoisses et ensuite un anti-dépresseur. L’ensemble de mon traitement a été léger pour continuer à m’occuper de mon enfant et aller à mes rendez-vous en toute autonomie.
    C’était le deal avec les médecins quand j’ai accepté le traitement médicamenteux en parallèle d’une psychothérapie.
  • L’envie de m’en sortir pour mon fils ! (En réalité, le traitement n’est là que pour remettre en route la machine hormonale qui m’a redonné ensuite le sourire).
  • Le Soutien de ma famille

Bref, j’ai tout mis en œuvre. Je pense que ma détermination a été le moteur de ma guérison et surtout mon entourage a tenu bon. Je n’ai jamais été hospitalisée.

Quels conseils donnerais-tu pour les mamans qui vivent cette dépression ?

  1. Être objective : accepter le fait d’être en dépression (cela ne sert à rien de se mentir)
  2. Avoir l’envie de surmonter cette épreuve pour soi (même si c’est pour notre enfant en premier)
  3. Ne pas laisser la situation se détériorer « se prendre en main » rapidement
  4. Avoir un objectif (exemple : nouveau travail, nouvelle décoration d’une pièce, un voyage, …)
  5. En parler à notre entourage qui peut nous épauler, se faire aider par des professionnels qui seront de toutes les façons indispensables.

Le mot de la fin : Tenez bon car il y a toujours une lumière au bout du tunnel. Je sais de quoi je parle !

Je pense que même si cette maladie a été un fardeau, elle a aussi été un défi, une difficulté à traverser pour en ressortir grandie ; on grandit toujours avec les épreuves que l’on surmonte !


Cette dépression n’est pas toujours connue et certaines jeunes mamans touchées n’en sont pas consciente et souffrent en silence.

1 femme sur 6 est touchée par la dépression post-partum, soit environ 16% des mamans. 

Elle arrive souvent 3 semaines après l’accouchement.

Certaines personnes peuvent trouver qu’il est ridicule d’avoir une dépression suite à un événement heureux : la naissance d’un enfant. Et pourtant le baby blues touche les ¾ des mamans et la dépression post-partum touche 16% environ des mamans. Vous ne l’avez peut-être pas vécu cependant vous avez surement une ou des mamans dans votre entourage qui sont passées par cette épreuve. Ce n’est pas quelque chose qu’on choisit d’avoir ou non. Ça nous tombe dessus et pour surmonter cette étape il faut déjà savoir qu’on l’a traverse.

L’important est de tout faire pour s’en sortir le plus tôt possible afin de limiter la durée et l’ampleur de cette dépression.

La dépression du post-partum n’est pas une fin en soi au contraire c’est une période qui arrive lorsqu’on est au plus faible. Cette épreuve, si difficile soit-elle, est tout à fait surmontable par tout le monde. L’important est de vouloir s’en sortir. Quand on veut, on peut !


Liens et Numéros utiles

  • Maman Blues : Site non médical de soutien, d’écoute et de conseils dans le cadre de la difficulté maternelle.
  • Allo Parents bébé : 0800 00 3456 (numéro vert)

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